Economie quantique

Abécédaire

Monday, June 26, 2006

Préliminaires sur le désir

Quelques remarques préliminaires sur la nature du désir :
Le mimétisme est une composante fondamentale des motivations humaines. Il est à l’origine du crédit. Soient A, B et C trois quanta. A désire B selon qu’il croit (crédit) que C désir B. Si A croit que C désire fortement (ou moyennement, ou faiblement) B, A désirera fortement (ou moyennement, ou faiblement) B. Entre chaque quantum existe une relation de désir déterminée de cette manière. Cela veut dire que :

  • A désire B selon qu’il croit que C désire B.
  • B désire A selon qu’il croit que C désire A.
  • C désire A selon qu’il croit que B désire A.
  • A désire C selon qu’il croit que B désire C.
  • B désire C selon qu’il croit que A désire C.
  • C désire B selon qu’il Croit que A désire B.

Ce tissu d’interactions est à l’origine des champs de forces économiques qui, associés à l’hétérogénéité de l’oekoumène détermine les différences de potentiel qui font bouger le monde. Il est important de se rappeler qu’il n’existe aucun moyen pour un quantum quelconque de connaître la nature réelle du désir d’un quantum pour un autre. La croyance est fondée sur des données d’observation interprétées : A ne fait qu’interpréter ce qu’il voit des rapports entre B et C ; il n’a aucun accès direct à la réalité interne de leur relation (intimité). Le mimétisme est la composante fondamentale du comportement humain ; c’est par imitation que le jeune enfant apprend à parler et à se comporter de manière socialement acceptable ; dans les situations d’urgence, lorsqu’il faut décider vite le comportement le plus rationnel consiste à imiter le comportement de ceux qui nous semblent dans la même situation ; c’est ce comportement vital qui est à l’origine de la cohérence des mouvements de foules en situation de panique. Ce principe a été moqué par Rabelais dans Gargantua ; même si ce comportement a été fatal aux moutons de Panurge, il n’en est pas moins un comportement intelligent élémentaire (remarquons aussi que les exemples sont tout aussi nombreux de stratégies complexes de l’intelligence humaine qui ont conduit à des catastrophes). Dans les situations non urgentes les effets du mimétisme sont particulièrement visibles dans les phénomènes de mode, la tendance des plus pauvres à suivre le goût des plus riches (popularisation du tennis et du golf), les différentiations des manières de parler dans les différents milieux (argots, jargons etc.). Plus globalement toute culture est née de relations mimétiques. Une dernière remarque enfin : lorsque la pulsion mimétique est inhibée on parle de distinction. Le désir de se distinguer n’a pas d’autre fondement que celui de ne pas imiter. Très souvent une personne qui se distingue suscite l’imitation des autres ; c’est une manière de créer du potentiel (crédit) autour de soi ou, dit plus vulgairement de se mettre en valeur. Tout comportement complexe est une résultante d’un ensemble de micro-imitations et de micro-distinctions. Toutes ces considérations sur la nature triangulaire du désir dérivent directement des idées de René Girard. Nous y renvoyons donc toute personne intéressée. Le premier chapitre de son essai Mensonge romantique et vérité romanesque (Hachette, collection Pluriel) expose précisément cette conception du désir. Pour se convaince de l'importance des phénomènes mimétique pour la compréhension de l'humain nous invitons à redécouvrir l'oeuvre de Gabriel Tarde.

Avertissement

Les économistes seront sans doute les moins froissés par le propos suivant. Quant à ceux qui sont rompus aux sciences de l’ingénieur ils y trouveront certainement matière à scandale notamment par l’usage désinvolte qui est fait ici de la loi d’Ohm et du principe d’incertitude de Heisenberg (rebaptisé ici principe d'incomplétude). Nous nous excusons d’avance auprès d’eux. A ceux qui auront l'amabilité de nous lire plus avant, affirmons clairement que la substance du travail que nous vous présentons est de nature poétique. En conséquence toute ressemblance avec la réalité ne sera pas fortuite puisque la vertu même du travail poétique consiste à faire rendre à la langue un peu de réel en précipitant (en analogie avec l'acception chimique du mot) les parcelles de vérité dissoutes dans l'inconsistance des évidences premières. Nous comparons volontiers la forme que nous avons choisie à celle d'un cristal à facettes taillé dans le précipité poétique du langage. Nous avons pensé que la forme d’un abécédaire s’adaptait au mieux à la nature quantique du sujet. Chaque définition est un quantum. Mais chacune d’entre elle est reliée aux autres parce qu’elle est nécessaire au moins à une autre, ce qui les replace chacune dans un continuum. Cette dualité quantum / continuum est fondamentale. En cristallisant ainsi vingt-six mots de la langue nous n’avons pas eut d’autre ambition que de proposer au lecteur un simple coup d’œil à travers ce prisme déformant que constitue un dictionnaire ou une encyclopédie et tout savoir systématisé. Beaucoup y verront de la verroterie de synthèse de mauvaise facture. Ils auront peut être raison. Nous reconnaissons que la vanité n’est pas étrangère au souci que nous avons eut de publier ce travail. La seule excuse que nous nous sommes trouvés est cet aphorisme d’Arthur Schnitzler : La vanité n’est souvent que l’expression d’un besoin d’encouragement de la part d’un organisme (Relations et solitudes. Rivages, 1998, p. 39).

A

Argent (ou monnaie) :
Souvent confondu avec la richesse ; fait le bonheur des autres ; c’est donc une grande source de tension. Cette tension (notée U) génère des flux ; le flux monétaire est une des deux composantes de l’échange. L’argent est à la fois moyen d’échange et mesure de la tension désirante (U) d’un milieu humain standardisé aux normes de la civilisation européenne et américaine. Elle mesure la force motrice de l’activité économique. Cette force se manifeste sous plusieurs formes. Les deux principales sont : l’énergie cinétique (ou industrie) et l’énergie potentielle (ou crédit). La première met en œuvre le travail et la technique (qui dissipent de la chaleur) tandis que la seconde oriente les désirs humains selon des forces élémentaires de nature mimétique.

B

Bien :
On a l’habitude de distinguer les biens et les services. Nous ne ferons pas cette distinction considérant ici qu’un service est un bien. Dans cette notion nous incluons aussi le travail des hommes. Les biens sont aussi appelés richesses, ou ressources, marchandises aussi. Les biens circulent ; leur flux (qu’on appelle parfois de manière réductrice flux matériel) est la seconde composante de l’échange. C’est principalement ce flux qui génère de la chaleur (voir effet Joule). L’économie politique à pour principal souci le contrôle de ces flux en vue de répartir équitablement ces biens dans le milieu humain. Il existe une théorie économique, le libéralisme qui prétend que c’est la libre circulation des biens qui permettra d’obtenir l’allocation optimale des richesses dans le milieu humain. A cette fin cette idéologie prétend parvenir à rendre le milieu humain supraconducteur (voir hétérogénéité du milieu humain).
La vidéo suivante donne à voir, comme en accéléré, comment le travail humain est porté par un flux; il suffit de remplacer la minute que dure ce film par une génération et les poulets par des hommes.



C

Circuit économique :
Dans l’économie politique traditionnelle on appelle circuit économique un schéma qui s’efforce de décrire les interactions entre les agents économiques dépendant d’une entité politique de type Etat nation. Pour faire état des échanges avec des pays tiers tous les acteurs externes non nationaux sont englobés dans un seul agent appelé Reste-du-monde. Cette conceptualisation s’applique mal à l ‘étude des phénomènes économiques tant à l’échelle la plus globale de la planète qu’à l’échelle microscopique dans le milieu humain. En effet si elle décrit des interactions entre des agents elle est incapable de comprendre la nature du milieu traversé par les flux économiques en particulier la double nature quantique et ondulatoire du milieu humain.

D

Démocratie :
Système d’aide à la décision prometteur dans les problèmes de redistribution économique. Serait un régulateur idéal pour le fonctionnement de l’Etat Providence. Repose sur une approche quantique (ou individualiste) du milieu humain. Ses faiblesses d’aujourd’hui proviennent de l’incomplétude fondamentale de la connaissance microscopique que nous pouvons avoir de l’homme considéré comme une particule ou quantum. Cet état de fait impose une approche statistique à la recherche de solutions au problème de l’allocation des ressources. Les techniques qui en découlent (sondages et techniques de marketing) sont couronnées de succès mais elles ne portent, hélas, que sur des aspects très partiels de l’humain et ne sont maîtrisables que par une minorité puissante et partiale. Leur rôle est donc en opposition complète avec l’idéal démocratique.
En assumant, par prises de consciences individuelles, sa nature quantique (voir quantum) l’humanité devrait être à même de résoudre le problème fondamental de l’économie qui est l’allocation optimale de ressources rares. Il n’est certainement pas fortuit que ce soit dans la Grèce antique (en qui la démocratie d’aujourd’hui reconnaît sa première inspiratrice) qu’avec Démocrite est apparue la première conception atomiste du monde ; aucune donnée d’observation et d’expérience ne pouvait permettre à ce philosophe de prouver sa conception de la matière. Nous voyons dans ce fait une confirmation de notre idée selon laquelle la science à toujours décrit le monde à son image ; c’est parce que l’homme lui-même s’est perçu comme étant quantique qu’il a trouvé à la matière un aspect quantique. Ce n’est pas la science qui fait changer nos conceptions du monde mais les changements de conceptions du monde qui font changer la science.
Et enfin ayons toujours à l’esprit que les changements de conception du monde se sont presque toujours imposés aux autres sous l’influence de ceux qui ont le pouvoir. Il ne faut pas croire que cette influence est coercitive ; en fait, elle provient surtout de la force élémentaire mimétique qui s’exerce entre chaque quantum. On appelle aussi cette influence le crédit.

E

Economie :

Science de luxe qui se permet de n’être pas exacte malgré l’utilisation massive de mathématiques. Le problème fondamental de l’économie est l’allocation optimale des ressources (ou richesses) rares entre les individus. Traditionnellement on utilise le taux de croissance pour évaluer le bon fonctionnement de l’économie. Pourtant, la croissance qui est création de biens ou richesses est une notion qui est indépendante de la notion d’échange. La richesse peut s’accroître sans être échangée. Pour cette raison principalement, c’est probablement à tort qu’on a fait de la croissance un indice de la santé économique du milieu humain. On utilise aussi un autre indicateur qui est la bourse mais c’est bien à tort aussi. En effet celle-ci a pour principal effet de perturber l’allocation optimale des ressources et des biens. On est bien mal inspiré à considérer la bourse comme une sorte de multimètre mesurant l’intensité (Ampèremètre) , la résistance (Ohmmètre) et la tension désirante (voltmètre). Ce système est peu fiable et dangereux, même dans sa version numérique qui utilise l’ordinateur. Un krach boursier est un claquage de l’appareil boursier lui même, et non du circuit économique (même si le krach met celui-ci à plat).


Pédagogie économique par L. Parisot
(Cours d'économie classique - c'est-à-dire non quantique)

F

Flux :
Cette notion est plus globale que celle traditionnellement utilisée qui n’intègre que deux types de flux qui sont les deux composantes de l’échange ; le flux monétaire et flux matériel des biens (cette dernière notion intégrant l’homme dont la capacité de travail est considérée comme une marchandise). Dans la notion traditionnelle, l’échange est le croisement d’un flux monétaire avec un flux de marchandises entre deux agents économiques. Nous considérons ici notion de flux de manière plus globale. Nous parlons de flux d’activité humaine ; se sont des déplacements ou transformations de marchandises, d’hommes, d’informations etc. Ces flux traversent un milieu dont la caractéristique la plus déterminante est la résistance au flux (R). Cette notion dépasse donc la notion même d’échange.

VENTS
C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n'avaient d'aire ni de gîte,
Qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l'an de paille sur leur terre... Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !

Flairant la pourpre, le cilice, flairant l'ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses,
Et qui couraient à leur office sur nos plus grands versets d'athlètes, de poètes,
C'étaient de très grands vents en quête sur toutes pistes de ce monde,
Sur toutes choses périssables, sur toutes choses saisissables, parmi le monde entier des choses...

Et d'éventer l'usure et la sécheresse au cœur des hommes investis,
Voici qu'ils produisaient ce goût de paille et d'aromate, sur toutes places de nos villes,
Comme au soulèvement des grandes dalles publiques. Et le cœur nous levait
Aux bouches mortes des Offices. Et le dieu refluait des grands ouvrages de l'esprit.

Car tout un siècle s'ébruitait dans la sécheresse de sa paille, parmi d'étranges désinences : à bout de cosses, de siliques, à bout de choses frémissantes,
Comme un grand arbre sous ses hardes et ses haillons de l'autre hiver, portant livrée de l'année morte ;
Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite -
Très grand arbre mendiant qui a fripé son patrimoine, face brûlée d'amour et de violence où le désir encore va chanter.
(...)
Saint-John Perse. (1887 - 1975)

H

Hétérogénéité (du milieu économique humain) :
Le milieu économique humain (ou oekoumène ) est un mauvais conducteur de richesses ; on dit qu’il offre une résistance. Localement celle ci dépend des caractéristiques propre du milieu, en particulier de sa résistivité (r). De ce fait il apparaît dans les différentes parties de l’oekoumène des différences de potentiel souvent dévastatrice, génératrices de misères dramatiques. Cela est du principalement à l’hétérogénéité de l’oekoumène. Nous croyons que cette nocivité est d’ordre transitoire dans l’histoire ; si la réalité humaine est intrinsèquement inégalitaire, la dangerosité de cet inégalitarisme ontologique ne nous semble pas irrémédiable. La civilisation industrielle à vaincu l’hétérogénéité géographique en rééquilibrant les potentiels de déplacement physique dans la biosphère en développant les technologies du transport des hommes, des choses et de l’information. En court-circuitant la géographie, des courants dévastateurs se sont mis en branle en libérant des quantités d’énergie sur d’énormes différences de potentiel. Les tenants du libéralisme soutiennent que le concept de transparence et ses applications pratiques est à même de supprimer ces inconvénients ; ils espèrent parvenir à un rééquilibrage des potentiels humains qui aboutirait à la création d’un milieu supraconducteur. Cette conception est assez étrange, car elle semblable à une politique qui chercherait à raser l’ensemble des montagnes du monde parce qu’elles gênent le libre échange. En fait, sous son masque antiétatique cette idéologie de la transparence cache le dernier avatar de l’idéal panoptique des états totalitaires ; la politique de la transparence n’est rien moins qu’une politique inquisitoriale ou tchékiste dont les instigateurs ne seraient plus des Etats mais de grandes firmes internationales. Nous préférons prendre cette hétérogénéité comme un fait incontournable du réel qu’aucune technologie n’abolira jamais. La seule politique raisonnable consiste, non à vouloir supprimer cette anisotropie fondamentale du réel mais à la contourner et à l’utiliser pour rendre ses effets moins dévastateur voir bénéfiques.

G

Guerre :
Autre terme pour désigner un claquage dans le circuit économique.

Tension de claquage d'une jonction PN abrupte T = 300 K


Une bonne guerre nous sortira de la paix. Pour les individus comme pour les sociétés qui ont dépassé le point de tension au-delà duquel la détente devient impossible, les déluges sont peut-être nécessaires, et il faut y voir moins des châtiments que des courts-circuits. (Emmanuel Berl. Sylvia p. 163)

I

Incomplétude (principe d' -)
Le point de vue de l'économie quantique impose à l'esprit humain une sévère restriction dans son ambition à maitriser l'oikos planétaire pour en faire un cosmos; il s'agit du célèbre princincipe d’incomplétude de Heisenberg qui restreint notre possibilité de connaissance en nous interdisant de pouvoir déterminer en même temps la position d’un homme par rapport à un problème économique donné et la diligence avec laquelle il s’efforce de le résoudre. En effet pour comprendre l’homme il y a deux méthodes possibles (qu’en règle général nous panachons inconsciemment) ; la première consiste à interroger l’homme et la seconde à l’observer. Avec la première méthode nous interrogeons un homme sur ses problèmes qui le motivent dans la vie. Pour ce faire nous nous plaçons avec lui dans un espace commun dans lequel nous nous identifions réciproquement et partageons temporairement ainsi une conscience commune. Un continuum s’est crée entre lui et nous ; on appelle ça communiquer. Or par ce fait même nous avons modifié le cour de l’existence de l’objet observé. Notre intervention a produit une sorte de choc qui a amené le sujet à prendre du recul par rapport aux problèmes qui le préoccupaient et à modifier sa conscience des choses ; il nous aura peut être expliqué ses intentions initiales mais il ne les suivra pas du fait que, peu ou prou notre intervention aura infléchi sa course vers une solution. Avec la seconde méthode nous voulons observer à la manière béhavioriste le comportement de l’homme en étudiant tous ses actes et manifestations extérieures. Mais en nous y prenant ainsi nous nous privons alors de connaître le sens que le sujet donne à ses actions. Nous sommes en effet alors obligé d’interpréter ses actes par des hypothèses invérifiables dans l’absolu. Nous observons les actions humaines, mais nous sommes incapable de leur donner un sens. Cette double nature de l’homme et de l’univers est très certainement au fondement de toute angoisse existentielle, tiraillement entre pulsion fusionnelle et pulsion autistique. D’un côté le désir mystique de fusion avec le grand Tout qui porte à la fête et aux grandes manifestations collectives destinée à faire oublier l’angoissante solitude de l’atome. D’un autre côté le repli autistique sur soi suscité par la peur de l’autre. Ces deux attitudes opposées sont à la base de l’esprit de solidarité totalitaire et de l’esprit individualiste d’autonomisation.

L’absence de volonté d’Hamlet existe, mais c’est une absence de volonté illusoire, en d’autres termes, il y a en Hamlet des actes de volonté, mais ils ne sont pas de nature à se montrer extérieurement par des actions. Toutefois, tout acte doit être dirigé vers quelque chose ; si les actes d’Hamlet ne sont pas dirigés vers l’extérieur, cela signifie qu’ils sont dirigés vers l’intérieur, c’est-à-dire, l’un vers l’autre. Mais un acte dirigé vers l’intérieur ne peut être dirigé que vers un acte antagoniste, pour éliminer ce dernier, le neutraliser ; c’est pourquoi les actes de volonté d’Hamlet doivent être dirigés les uns contre les autres, il doivent, pour ainsi dire, interférer entre eux et se paralyser réciproquement.
Il est clair que de tels actes, quelle que soit leur intensité, ne peuvent être de actes pour l’autre ; mais, en soi et pour soi, ils sont d’authentiques actes de volonté. On peut les comparer aux forces internes de la mécanique ; quelle que soit leur intensité, il ne changeront en aucune façon le mouvement du centre de gravité du système. Et effectivement, l’action d’Hamlet consiste en une lutte d’actes ; mais il s’agit d’une action qui ne se manifeste pas extérieurement. Quant à ce qui se manifeste extérieurement, les phénomènes, il s’agit un mouvement dû aux forces externes, une action obéissant à des causes extérieures, des élans involontaires, quasi inconscients, des personnages.
Pavel Florenski. Hamlet, éd. Allia, 2006, p. 53

J

Joule (effet - ) :
Chaleur dissipée c’est à dire échauffement (P) d’une société donnée proportionnel à la résistance ( R ) propre de celle ci et au carré du courant industrieux et affairiste qui la parcoure (I) : P = R.I2 . Au delà d’une certaine intensité, cette chaleur peut détruire le tissus économique avec des conséquence meurtrières pour l’homme; on dit qu’il y a eut claquage dans le circuit économique (voir Economie). On parle aussi de guerre.

***


Il y a trente ans [Le narrateur écrit à Thessalonique en 96 après J.C., il s’agit de Timothée, évêque de Thessalonique.], Jérusalem était une ville extrêmement explosive. Il y sautait aux yeux des uns comme des autres que les juifs n’allaient pas tarder à se rebeller contre l’autorité romaine, et il n’était pas moins clair que, sauf intervention divine, Rome l’emporterait haut la main. C’est alors que Jésus entra dans l’Histoire, et Son arrivée – tardive – à Jérusalem servit aux sionistes de signal pour lancer l’attaque contre les Romains et leurs alliés, ou collabos, les juifs infatués du Temple, ou, plus précisément, contre les banquiers de cette organisation qui n’employait pas moins de vingt mille salariés.
Jésus, à la tête d’une armée de rebelles, occupa donc le Temple. Il en chassa économistes et arbitragistes, puis prit une décision qui allait sceller Son destin : celle d’abaisser le taux d’escompte officiel.
Ponce Pilate, avant d’être nommé gouverneur de Palestine, avait été un des premiers économistes de la Banque centrale de Rome. En fait, il avait été propulsé dans les hautes sphères par les anti-inflationnistes qui, sous le règne de Tibère, avaient investi le ministère des Finances. L’empereur, on le savait, préconisait des taux d’intérêt élevés afin de maintenir une taux d’inflation quasi nul – au risque de voir augmenter le nombre des chômeurs parmi la population des hommes libres. Ponce Pilate, comme Jésus, était un tenant de l’économie de l’offre. Il applaudissait donc, intérieurement, à la politique monétaire de Jésus et eût été parfaitement disposé à Le nommer roi des Juifs, comme Hérode avant Lui, mais à condition qu’Il se soumette à l’autorité romaine.
(Gore Vidal, En direct de Golgotha)

K

Kelvin (degré - ) :
échelle de mesure de la température absolue ; idéale pour les très basses températures nécessaires à la mise en place du libéralisme. Au zéro absolu, les particules sont figées dans un état de totale immobilité. On ne sait pas créer un milieu qui serait supraconducteur a des températures humainement acceptables.

L

Libéralisme :
système économique supraconducteur dans lequel l’effet Joule et la loi d’Ohm ne jouent plus aucun rôle. Le libéralisme est réalisable localement mais exige pour cela de très basses températures trop gourmande en énergie humaine. Les essais réalisés actuellement en Europe, aux Etats-Unis et en Russie risquent de créer d’importants claquages à leurs périphéries et peuvent avoir des effets désastreux à moyen terme sur ces zones économiques. Nous le croyons irréalisable globalement sur l’ensemble de l’oekoumène car le potentiel énergétique humain est insuffisant pour réaliser le libéralisme à l’échelle mondiale ; il demande à l’homme beaucoup plus qu’il ne peut donner. La principale raison de cette impossibilité est l’hétérogénéité (ou anisotropie) du milieu humain. Cette hétérogénéité est probablement irrémédiable ; une solution alternative au libéralisme consiste à prendre acte du caractère inégalitaire du réel et de créer un redistributeur de potentiel (voir Etat Providence).

M

Milieu humain (ou oekoumène) :
Correspond à la partie humanisée de l’univers, c’est-à-dire quasiment l’ensemble de ce qu’on appelle l’univers connu. Cette définition est très large puisqu’elle ne s’arrête pas à la biosphère. Les étoiles, et les galaxies les plus lointaines, les objets les plus invisibles du ciel profond en font partie dans la mesure où des hommes ont construit des appareils sur des espaces parfois considérables pour les observer et les étudier (Stonhenge, Arecibo, Cap Canaveral, le radiotélescope de Saclay, le télescope spatial Hubble). Ce milieu humain se présente à nous sous un double aspect à la fois continu et discontinu. Continu parce qu’il nous apparaît constitué en un écheveau inextricable de relations d’interdépendances dont le caractère permanent a conduit la philosophie occidentale à concevoir la notion de lois de la nature ; discontinu aussi parce qu’il nous semble aussi qu’il n’y a pas une réalité en soi mais des perceptions de la réalité irréductibles aux individus.
Le milieu humain est traversé par des transformations. Nous appelons travail les transformations que nous pouvons identifier comme résultant d’initiatives humaines. Toute transformation volontaire a un coût (monétaire ou non monétaire) c’est-à-dire qu’elle n’est jamais sans conséquence sur le partage des ressources ou des richesses du milieu qui nourrissent l’humanité. Globalement le milieu se caractérise par son hétérogénéité ; il est inégalitaire, l’humanité y est inégalement lotie. Ce fait qui est source de tension est à la base du problème fondamental de l’économie qui consiste au partage équitable des ressources du milieu humain pour la plus grande dignité de chacun des individus humains.
LA TERRE
"Mais ce qu'il ne disait pas, ce qui sortait de l'émotion refoulée dans sa gorge, c'était la tristesse infinie, la rancune sourde, le déchirement de tout son corps, à se séparer de ses biens si chaudement convoités avant la mort de son père, cultivés plus tard avec un acharnement de rut, augmentés ensuite lopins à lopins, au prix de la plus sordide avarice. (...) Il avait aimé la terre en femme qui tue et pour qui on assassine. Ni épouse, ni enfants, ni personne, rien d'humain: la terre!"
Emile Zola

N

Numérique :
Un système numérique est une unité de calcul ne manipulant que des valeurs discrètes (discontinues) c’est-à-dire des nombres (ou bits) qui sont des sortes d’enzymes facilitant la digestion de l’humanité et de ses problèmes par les ordinateurs.

O

Ordinateur :
Cerveau artificiel très performant mais qui serait bête (ne fait que ce qu’on lui demande de faire). L’ordinateur constitue l’avant-garde technologique de l’économie industrieuse (voir travail). Les premiers ordinateurs travaillèrent pour l'armée; les premiers calculs confiés à l'ENIAC servirent à résoudres d'inextricables problèmes de balistiques. On ne s'étonnera guère de ce que l'ordinateur, par son caractère obéissant, ait interessé en premier lieu les militaires. Les ordinateurs traitent des informations numériques, c’est à dire que les données qu’ils traitent sont des entités discrètes (discontinues) appelées bits. On peut dire que le bit est un quantum d’information. Grâce à l’informatique distribuée (calcul réparti dans un réseau de processeurs parallèles) appelée à remplacer les anciennes architectures de type von Neuman ( structure à unité de calcul centralisé, ex. l’ENIAC ou votre PC ou votre Mac), pourrait être appelé à devenir l’organe principal du nouvel Etat Providence. C’est encore de la Science fiction, mais l'on doit rendre ici hommage à l'esprit français qui toujours visionnaire a retrouvé dans cette machine les attribus du Dieu Providentiel et qui pour cette raison emprunta à la théologie médiévale le vocable ordinateur pour nommer ces machines. Le pragmatisme anglo-saxon quant à lui s'en est tenu au mot computer (calculateur).


L'ordinateur, François de Closet, 1978

P

Providence (Etat - ) :
dans l’idéal doit être un puissant captateur de richesse et un subtil redistributeur ; deux grands modèles sont en concurrence aujourd’hui ; l’Etat moderne, captateur par le prendre ; l’entreprise, captatrice par le vendre. Le premier se fonde sur une longue tradition de domination par la violence devenue légitime en passant de la pratique du butin à celle de l’impôt ; la seconde se fonde sur une tradition non moins ancienne mais en pleine expansion de domination par la ruse. Dans les deux modèles le coût humain de leur fonctionnement est encore désastreux. Les diverses expériences démocratiques semblent prometteuses pour y remédier. Ces systèmes tendent à favoriser la reconnaissance réciproque des individus humains en tant qu’humains. La vertu qui les a fait émerger est la capacité de compassion ou d’empathie pour autrui existant en l’état plus ou moins latent, plus ou moins manifeste en chaque individu.

Q

Quantum :
Sa nature quantique à longtemps échappé à l’homme. Liebnitz fut peut être le premier à en avoir la claire intuition; ce qu'il appelle monade, nous préférons l'appeler quantum. Sa nature quantique n'est apparue à l'homme qu’avec la montée de l’individualisme qui est lui-même une conséquence de l’avènement progressif de la démocratie. Cette vérité peut heurter une conception naïve de la solidarité qui verrait en celle-ci le fondement de l’idéal démocratique. Or nous pensons au contraire que l’esprit de solidarité caractérise les systèmes totalitaires ; en effet, ces systèmes fonctionnent sur cette maxime paradoxale, perversion de la démocratie ; il faut imposer la démocratie à tout le monde. Ceci est une perversion car l’esprit démocratique ne peut émaner que de chacune des volontés individuelles. Le double caractère individuel et solidaire de l’homme (on parle aussi de dualité continuum/quantum continu/discontinu) fait osciller la conscience que l’homme à de lui-même entre deux états : l’un est celui de point infinitésimal consubstantiel à un continuum et l’autre est celui d’entité discrète isolée (atome ou individu).
Le premier état se trouve réalisé en plénitude dans le psychisme du bébé qui ne distingue pas encore entre soi et l’univers. Le second état est celui de la conscience réfléchie et analytique, capable de distinguer entre le soi, le non soi et les différentes choses de l’univers.
Du point de vue juridique on reconnaîtra le quantum humain dans la notion de personne physique et le continuum humain dans celle de personne morale. On remarquera aussi qu’en démocratie seules les personnes physiques et donc quantiques votent.


***

Je voudrais être un point épousseté des masses,
Un point mort balayé dans la nuit des espaces,
…et je ne le suis point !
Tristan Corbière (1845 1875)

R

Résistance :
La résistance se définit comme opposition au mouvement et à tout changement en général. Son caractère inertiel en fait une énergie. Composante réactive de l'action elle est l'élement antagoniste du cour général des choses, le marche pied de l'histoire dirions-nous. Ainsi en mécanique la masse est l’énergie inertielle de la résistance au mouvement en tant qu'elle est le coéficient inertiel de l'expression mathématique de la quantité de mouvement (p) ; p=mv (v étant le vecteur vitesse - principe fondamental de la dynamique). Ainsi dans l'espace humain, tout effort de changement s’y trouve confronté, elle est une des composantes de l’action et se manifeste alors sous forme de réaction (ou résistance). Tout milieu humain à son inertie propre que l’on appelle aussi résistivité (notée rau). La résistance d’un milieu donné est donnée par la formule suivante ;


c'est à dire le produit de la résistivité du milieu (rau - déterminée par des caractères à la fois génétiques et surtout culturels) par le quotient de l’étendue de sa population l (plus celle ci est importante, plus il est difficile de la gouverner et de lui imposer une orientation nouvelle) sur S son indice de cohérence (ou solidarité ; plus cette population est capable de coordonner les orientations des individus qui la composent, plus elle est à même de trouver une réponse adaptative collective et cohérente, et donc, moins elle risque de voir ses structures sociales détruites par une puissante influence extérieure).
Dans un milieu conducteur donnée la résistance augmente avec la température. Ainsi une société surchauffée de travail se sature dangereusement d'énergie intertielle. Un milieu humain a des limites qui lui sont propres ; on ne peut exiger des hommes d’un milieu donné que ce que les structures mentales et culturelles de ce milieu peuvent fournir. L’inertie propre ou résistivité de ce milieu est essentiellement déterminée par son histoire, c’est-à-dire ses habitudes. Tout milieu est influencé par l’extérieur ; on dit qu’entre un milieu extérieur et ce milieu existe une différence de potentiel (notée U). C’est cette différence de potentiel ainsi que la résistance du milieu (R) qui vont déterminer l’intensité du courant économique qui va traverser ce milieu. Il s’en suivra un dégagement de chaleur (effet Joule). On aura compris qu’une trop grande différence de potentiel placée brutalement aux bornes de ce milieu expose celui-ci à un claquage(Voir Guerre).



Distoria - Un clip de Mouse On Mars

S

Science :
Rappelons tout d’abord que les résultats de la science n’ont jamais eut de conséquences philosophiques. La science est bien au contraire une conséquence de la pratique philosophique. A cause de cela elle restera quoi qu’on en dise la principale source de progrès. Soyons indulgent au vu de la modestie de ses moyens : l’esprit, les arts et le langage. Ces moyens sont porteur d’un potentiel qui s’atomise dans l’individu humain. Et ce potentiel est de très faible puissance lorsqu’on le mesure à l’échelle d’un individu moyen. Aussi son influence est elle dérisoire face la puissance énorme de l’univers constitué par la somme de toutes les énergies humaines non coordonnées et la puissance de l’univers non humanisé. En permettant d’améliorer la connaissance du milieu humain elle permettrait d’écarter bien des dangers et pallierait l’hétérogénéité intrinsèque de ce milieu. Le mythe de la transparence est une caricature de la science qui ne fait que prendre acte de l’opacité du réel tandis que l’autre la refuse. La science est une construction collective qui s’origine dans les inquiétudes existentielles de quelques esprits influents. L’influence de ces esprits (qui n’est pas due à une quelconque compétence – aucun homme n’est plus compétent qu’un autre en matière de métaphysique mais plutôt à une certaine proximité avec le pouvoir politique et économique – Cf. Platon, et même Diogène) cette autorité a tendu et tend encore à uniformiser les conceptions du monde et la manière de se poser des questions. Ce processus qui va donc de l’angoisse existentielle de l’individu au traitement collectif des problèmes s’originant dans ces angoisses, ce processus qui aboutit au savoir scientifique en passant par la philosophie, c’est lui qui doit permettre aux hommes non d’abolir, mais de contrôler les tensions imposées par le réel et d’atténuer leurs caractères nocifs. Cependant ce contrôle se réalise moins dans la technique, que dans une certaine disposition psychique des individus. On a trop souvent confondu la science avec la technique. Rappelons qu’il existe deux manières de transformer le monde ; l’une consiste à agir sur les choses qu’on perçoit et l’autre, à agir sur la manière dont on perçoit les choses.

T

Travail :
A un niveau global c’est la mise en branle de facteurs transformation d’un milieu donné pendant un temps donné par une différence de potentiel U. Dans un milieu de résistance R, l’intensité du travail humain, notée I est proportionnelle à cette tension U qui la met en branle (loi d’Ohm). A un niveau plus élémentaire, le travail dW produit par une force á est égal au produit scalaire de cette force par le vecteur déplacement de l’élément matériel auquel cette force s’applique. Le travail se rationalise sous la forme de techniques qui tendent à diminuer le facteur humain dans les transformation effectuées dans le milieu. Il nous semble que la science économique à trop largement surestimé les vertus du travail dans la transformation du réel. Aujourd’hui, on ressent trop cruellement les effets de cette bévue qu’on appelle l’horreur économique. Nous proposons d’intégrer dans la description des phénomènes un autre facteur, complémentaire du facteur travail, que nous appelons inertie et qui n’est pas sans rapport avec le concept oriental de non agir (WU WEI) et celui de résistance passive chez des penseurs comme Gandhi, ou Thoreau.


***



C'est le moment crépusculaire
J'admire assis sous un portail
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.

Dans les terres de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence,
Et je médite, obscur témoin,

Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles,
Le geste auguste du semeur.


Victor Hugo

U

Universelle (allocation) : flux d’énergie redirigé par un système redistributeur (voir Etat Providence) sur toute particule humaine afin de donner à celle ci sa pleine dignité. C’est le résultat d’une redistribution idéale dont aujourd’hui le RMI est une préfiguration. A la différence de celui-ci, elle doit être universelle et intégrante. En ce sens qu’elle ne doit pas être allouée sous condition à la particule humaine ; c’est par son existence même que l’individu humain y a droit en dignité sans qu’on ait à exiger de lui un quelconque travail ou effort d’insertion : le fait premier est que le quantum humain est homme avant toute chose ce qui n’est pas toujours facile à reconnaître (Voir vertu).

V

Vertu :
Cette notion est relativement nouvelle en économie ou l’on parle de plus en plus de cercles vertueux (par opposition aux cercles vicieux). Qu’on associe cette notion à la figure du cercle, symbole de perfection divine, n’a rien d’étonnant. La théologie catholique distingue trois vertus théologales ; la foi, l’espérance et la charité. Dans notre conception la charité, notée X est le principe de reconnaissance de l’autre en nous et de reconnaissance de nous en l’autre ; Cette vertu se manifeste dans le psychisme humain par les sentiments d’empathie ou de compassion qui conduisent à ne pas accepter la souffrance d’autrui en ce qu’elle pourrait être nôtre ; elle est une composante essentielle de l’évolution démocratique. La foi notée Y est la confiance en la possibilité de résoudre les problèmes humains . Elle s’enracine dans l’angoisse existentielle des quanta humains qui est le moteur de la science . L’espérance, notée Z n’est autre que l’énergie potentielle du crédit. Ces trois composantes régissent un processus qu’on a pu identifier, sans doute avec beaucoup d’exagération à la christianisation des mœurs (aime ton prochain comme toi même), correspond à ce que le sociologue Norbert Elias a appelé civilisation des mœurs.

W

Symbole mathématique du travail, il s’exprime en Joule dans le système d’unités international.

X

Symbole de la Charité, l'X avec Y et Z est l'une des trois coordonnées d’un système orthonormé dans l'espace des vertus. X est la coordonnée de la compassion et ceci dans la continuité de la tradition algébriste qui fait de l’x le symbole de l’inconnue en laquelle tout nombre peut s’identifier.

Y

Lettre symbole de la Foi : avec les bras levé vers le ciel. C’est la composante verticale du système orthonormé de l'espace des vertus; celle qui porte au désarroi existentiel nécessaire à tout progrès philosophique et scientifique.

Z

Symbole de l'éspérance, le Z à la forme d’un animal rampant, symbolise une autre composante horizontale du désir qui porte vers l’autre en ce qu’il semble différent. Le proverbe dit que l’espoir fait vivre. Ajoutons qu’il est la vie même. Mise en tension des possibles, l’espoir est consubstantiel au désir. Il n’est pas, comme on le croit souvent, la certitude que les choses iront mieux car l’espoir n’est pas prophète. Il est une faculté désirante que les obstacles et les échecs n’ont pas réussi à tuer, un désir encore vivant que les choses avancent dans un sens favorable. La vertu d’espérance est plus ou moins grande selon les êtres et les personnes dont l’espoir a été plus ou moins abîmé au cour des histoires individuelles. C’est la composante principale du crédit dans la mesure où on espère aussi s’enrichir de la différence d’autrui.