I
Le point de vue de l'économie quantique impose à l'esprit humain une sévère restriction dans son ambition à maitriser l'oikos planétaire pour en faire un cosmos; il s'agit du célèbre princincipe d’incomplétude de Heisenberg qui restreint notre possibilité de connaissance en nous interdisant de pouvoir déterminer en même temps la position d’un homme par rapport à un problème économique donné et la diligence avec laquelle il s’efforce de le résoudre. En effet pour comprendre l’homme il y a deux méthodes possibles (qu’en règle général nous panachons inconsciemment) ; la première consiste à interroger l’homme et la seconde à l’observer. Avec la première méthode nous interrogeons un homme sur ses problèmes qui le motivent dans la vie. Pour ce faire nous nous plaçons avec lui dans un espace commun dans lequel nous nous identifions réciproquement et partageons temporairement ainsi une conscience commune. Un continuum s’est crée entre lui et nous ; on appelle ça communiquer. Or par ce fait même nous avons modifié le cour de l’existence de l’objet observé. Notre intervention a produit une sorte de choc qui a amené le sujet à prendre du recul par rapport aux problèmes qui le préoccupaient et à modifier sa conscience des choses ; il nous aura peut être expliqué ses intentions initiales mais il ne les suivra pas du fait que, peu ou prou notre intervention aura infléchi sa course vers une solution. Avec la seconde méthode nous voulons observer à la manière béhavioriste le comportement de l’homme en étudiant tous ses actes et manifestations extérieures. Mais en nous y prenant ainsi nous nous privons alors de connaître le sens que le sujet donne à ses actions. Nous sommes en effet alors obligé d’interpréter ses actes par des hypothèses invérifiables dans l’absolu. Nous observons les actions humaines, mais nous sommes incapable de leur donner un sens. Cette double nature de l’homme et de l’univers est très certainement au fondement de toute angoisse existentielle, tiraillement entre pulsion fusionnelle et pulsion autistique. D’un côté le désir mystique de fusion avec le grand Tout qui porte à la fête et aux grandes manifestations collectives destinée à faire oublier l’angoissante solitude de l’atome. D’un autre côté le repli autistique sur soi suscité par la peur de l’autre. Ces deux attitudes opposées sont à la base de l’esprit de solidarité totalitaire et de l’esprit individualiste d’autonomisation.
Il est clair que de tels actes, quelle que soit leur intensité, ne peuvent être de actes pour l’autre ; mais, en soi et pour soi, ils sont d’authentiques actes de volonté. On peut les comparer aux forces internes de la mécanique ; quelle que soit leur intensité, il ne changeront en aucune façon le mouvement du centre de gravité du système. Et effectivement, l’action d’Hamlet consiste en une lutte d’actes ; mais il s’agit d’une action qui ne se manifeste pas extérieurement. Quant à ce qui se manifeste extérieurement, les phénomènes, il s’agit un mouvement dû aux forces externes, une action obéissant à des causes extérieures, des élans involontaires, quasi inconscients, des personnages.
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