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Rappelons tout d’abord que les résultats de la science n’ont jamais eut de conséquences philosophiques. La science est bien au contraire une conséquence de la pratique philosophique. A cause de cela elle restera quoi qu’on en dise la principale source de progrès. Soyons indulgent au vu de la modestie de ses moyens : l’esprit, les arts et le langage. Ces moyens sont porteur d’un potentiel qui s’atomise dans l’individu humain. Et ce potentiel est de très faible puissance lorsqu’on le mesure à l’échelle d’un individu moyen. Aussi son influence est elle dérisoire face la puissance énorme de l’univers constitué par la somme de toutes les énergies humaines non coordonnées et la puissance de l’univers non humanisé. En permettant d’améliorer la connaissance du milieu humain elle permettrait d’écarter bien des dangers et pallierait l’hétérogénéité intrinsèque de ce milieu. Le mythe de la transparence est une caricature de la science qui ne fait que prendre acte de l’opacité du réel tandis que l’autre la refuse. La science est une construction collective qui s’origine dans les inquiétudes existentielles de quelques esprits influents. L’influence de ces esprits (qui n’est pas due à une quelconque compétence – aucun homme n’est plus compétent qu’un autre en matière de métaphysique mais plutôt à une certaine proximité avec le pouvoir politique et économique – Cf. Platon, et même Diogène) cette autorité a tendu et tend encore à uniformiser les conceptions du monde et la manière de se poser des questions. Ce processus qui va donc de l’angoisse existentielle de l’individu au traitement collectif des problèmes s’originant dans ces angoisses, ce processus qui aboutit au savoir scientifique en passant par la philosophie, c’est lui qui doit permettre aux hommes non d’abolir, mais de contrôler les tensions imposées par le réel et d’atténuer leurs caractères nocifs. Cependant ce contrôle se réalise moins dans la technique, que dans une certaine disposition psychique des individus. On a trop souvent confondu la science avec la technique. Rappelons qu’il existe deux manières de transformer le monde ; l’une consiste à agir sur les choses qu’on perçoit et l’autre, à agir sur la manière dont on perçoit les choses.
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